Ce cours a pour objectif général de faire réfléchir l’étudiant (e) sur sa pratique professionnelle (sciences sociales, sciences infirmières, sciences religieuses, criminologie, art et autres sciences) dans le but de la qualifier. Pour ce faire, il vise à établir une triangulaire entre différents modes possibles d’intervention, plusieurs visions possibles de l’humain et du spirituel.

En ce qui regarde les différents modes possibles d’intervention, le cours s’appuie à la fois sur l’analyse proposée par Claude Paquette en science de la communication et sur celle offerte par Sara Ruddick. Pour le premier d’entre eux, nommons l’« intervention de suppléance ; l’intervention programmée ou univoque ; l’intervention conjoncturelle ; l’intervention de retrait ; l’intervention interactionnelle ; l’intervention de dégradation. » Pour le second d’entre eux, retenons la « distinction care/cure », distinction que nous mettrons en parallèle avec la distinction agere/facere.

Pour ce qui est de la vision sur l’humain, le cours s’enracine dans la vision du philosophe Marcel Mauss dans le but de mettre en avant l’originalité et la pertinence de l’anthropologie du don. Le cours s’arrête ensuite sur le philosophe Ingarden et ses disciples pour montrer la pertinence de la phénoménologie réaliste avant de présenter quelques points essentiels du personnalisme d’Emmanuel Mounier. Grâce à ces trois auteurs, l’étudiant (e) pourra ainsi choisir l’un des courants exposés et ses concepts essentiels ou sinon considérer l’évolution de l’humain dans ses engagements de l’objet source de don (extérieur à lui) à la donation personnelle (intérieur à lui).

Pour l’apport spirituel, le cours se réfère à la pensée de Jacques Grand’Maison qui développe une spiritualité laïque et axiologique (spiritualité des valeurs). Et pour ouvrir le champ conceptuel à d’autres courants, nous présentons la spiritualité de la pleine conscience (théoriquement et pratiquement), sans omettre d’aborder la question du Yoga dans le milieu professionnel. C’est ainsi que nous passerons d’une spiritualité considérée plus immanente vers une spiritualité plus transcendante telle que suggérée par Louis Roy docteur de l’Université de Cambridge.

Dès lors, il ne faut pas s’étonner que le cours ne s’enrichisse de plusieurs distinctions toutes importantes pour le monde de l’intervention professionnelle : celle entre la religion et la spiritualité et les spiritualités ; celles entre les différents degrés de rituels et les agissements spontanés de l’humain en situation de crise ; celle entre l’accompagnement et l’intervention professionnelle, sans omettre le rôle du corps, des émotions, des innovations religieuses.