« Religions, souffrance et guérison »

D’une façon particulière, un tel cours exige des clarifications conceptuelles qui soient précises et qui permettent de distinguer et de respecter ses différents paradigmes et champs d’exercice. En effet, les liens Religions/souffrance, religions/guérison, souffrance/guérison, peuvent être des assemblages pouvant aboutir à des significations et à des attitudes radicalement opposées les unes aux autres. Le religieux peut de fait s’engager dans le soulagement de la souffrance et donc offrir un horizon de guérison, mais il peut aussi développer un discours pouvant plus ou moins directement justifier la souffrance en éteignant tout quelconque espoir de guérison possible.

L’objectif général du cours est donc de mettre en vis-à-vis le rapport triangulaire qui se dessine entre (1) le cadre conceptuel – Religions, souffrance, guérison – (2) différents paradigmes et (3) différents contextes.

Pour ce qui regarde le cadre conceptuel, le cours s’efforce de définir un à un les concepts de « religion », de « souffrance » et de « guérison ». Pour ce qui concerne les paradigmes (vus comme matrice disciplinaire), nous en retenons quatre : (1) celui marqué par un regard philosophique ; (2) celui en concordance avec les sciences des religions ; (3) celui enrichi de la culture théologique et (4) celui vaste et complexe du milieu médical occidental actuel. Pour ce qui a trait aux différents contextes, nous en étudions trois : (1) le corps personnel ; (2) le corps social ; (3) le corps spirituel. Ce qui nous offre ici nos trois premiers objectifs spécifiques du cours : préciser son cadre conceptuel ; retenir ses différents paradigmes d’analyse ; assumer des contextes phénoménologiques différents. La pédagogie du cours, quant à elle, consiste à mettre en vis-à-vis chacun des pôles décrits autour de ce que nous nommons une « herméneutique circulaire ». Dès lors, et pour exemple, tel regard sur la souffrance (1) pourra être nuancé dans la mesure où il sera visité par telle ou telle conception religieuse (2) et/ou dans tel ou tel contexte particulier (3). Cette pédagogie dite « circulaire » conduisant l’étudiant (e) à considérer le rapport aux « religions », à la « souffrance » et à la « guérison » d’un point de vue contextuel, donc plus enraciné dans l’expérience phénoménologique. Une pédagogie qui appelle et qui justifie le quatrième et dernier objectif spécifique du cours : Pouvoir élaborer un rapport Religions/souffrance/guérison à partir d’une expérience connue ou vécue.