Salle de cours : 7206 (CEPSUM)
Cours uniquement en présentiel

Thèmes abordés : Intervention spirituelle ; spiritualité et travail ; spiritualité et expérience ; anthropologie de la spiritualité ; spiritualité et religion ; spiritualité et continent numérique ; spiritualité et rituels. Problèmes épistémologiques liés au concept d’expérience (phénoménologie), au rôle du corps, des émotions, des sens, à la discipline et à l’ascèse. Situer les spiritualités dans les parcours biographiques et cycles de la vie. Contextualisation : Distanciation sociale. Abus spirituels. Vulnérabilité. Rôle de l’interdisciplinarité.

Ce cours associe deux intitulés qui s’enrichissent mutuellement : « Spiritualité et intervention » et « Spiritualité et expérience ». Ils permettent ainsi au syllabus et à son cadre théorique de se construire autour de 3 thématiques distinctes bien qu’interreliées : « Interventions spirituelles en contexte professionnel » ; « L’expérience spirituelle et sa transmission » ; « Différents modèles d’interventions et leurs possibles dérives ».

Le premier thème : « Interventions spirituelles en contexte professionnel »
Le premier thème nous ouvre à la problématique suivante : « Qu’est-ce que l’intervention spirituelle et peut-on l’envisager dans un contexte professionnel ? » Pour aborder cette problématique, nous ancrerons notre réflexion sur le plan anthropologique à partir du triptyque « donner, recevoir et rendre » tel qu’enseigné par l’anthropologue Marcel Mauss (Caillé 2004; Cotelette 2012; Nayrou 2001; Godbout 2005; Falcioni 2012). Ceci nous permettra de poser les jalons nécessaires en vue d’une anthropologie possible du rituel (Iteanu 2004) avant de l’aborder en lien au travail. Ce rapport de l’intervention spirituelle au monde du travail (Berthoin Antal et Frémeaux 2013) nous conduira à nous questionner sur l’évolution de la spiritualité en lien à la sécularisation (Barreau 2019) sans que nécessairement elle néglige le « religieux » (Servais 2013). Ainsi donc, parce que la spiritualité est ici étudiée sur le plan anthropologique, que la science de l’intervention s’adresse à tout professionnel, que ces réalités touchent chacune et chacun, cette première partie de cours concerne tous les champs de discipline et convoque l’interdisciplinarité : sciences humaines et sociales ; sciences de la santé, etc.

Le second thème : « L’expérience spirituelle et sa transmission »
La seconde partie du cours a pour fondement la problématique suivante : « L’intervention spirituelle exige-t-elle une expérience spirituelle et l’expérience spirituelle conduit-elle nécessairement à un engagement qui est dit spirituel ? » Il importe donc de réfléchir ici à l’expérience possible de la spiritualité comme « intensif de l’humain » (Dumas 2012). D’ailleurs, la relation à l’autre peut-elle être considérée comme expérience spirituelle ? (Legenne 2020) Sinon, dans la ligne de la loi naturelle ? (Waterlot 2010) Qu’en dit l’agnostique ou la personne athée ? (Hemming 2017) Et la théologie spirituelle, dans son lien vital aux sciences humaines et sociales, conduit-elle forcément à un engagement spirituel ? (Robert 2009; Douglas et Lovat 2011).

Le troisième thème : « Différents modèles d’intervention possibles et leurs possibles dérives »
La troisième et dernière thématique se résume en cette ultime problématique : « Considérant la dimension plurielle du spirituel, ne doit-on pas favoriser différents modèles d’intervention spirituelle ? Et cette réalité peut-elle contribuer à éviter les « abus spirituels » (Barreau 2022) ? Dans le prolongement de la prise en compte de la spiritualité en lien au travail (Berthoin Antal et Frémeaux 2013), le modèle d’intervention privilégié se définira autour de la distinction entre agere et facere (Barreau 2017). Ensuite, à la lumière de la dynamique interdisciplinaire, nous analyserons l’intervention spirituelle en sciences sociales (Brunet 2006) avant de la regarder en lien à la science psychologique (Bernard et al. 2017). Le sujet de l’abus spirituel est en lien étroit avec la science de l’intervention. Dès lors, à l’école d’Emmanuel Levinas, nous nous arrêterons sur cette question fondamentale : « Être victime a-t-il un sens ? » (Briançon 2019) Question qui nous conduira à la fois à considérer la question de l’abus en lien à l’hyper modernité (Garnier et Martinez 2019) et à sa dynamique individuelle et « groupale » (Casoni et Brunet 2005).