Réflexions sur les phénomènes sériels à travers les médias (roman-feuilleton, transfictionnalité, adaptation, remake, séries télé) jusqu'à l'émergence des univers transmédiatiques (création, distribution, réception).


Du roman-feuilleton à Harry Potter, à Stranger Things, aux Barbies (et aux Kens) ou dans la réponse d’artistes comme Andy Warhol ou Damien Hirst à la culture de masse, la sérialité est un phénomène qui traverse la culture. À l’ère des images numériques et des univers fictionnels déployés par le biais de plusieurs supports en réseau, notre expérience des médias est plus que jamais saturée de formes sérielles, nous obligeant à considérer les concepts de durée, de reproductibilité, de répétition, d’originalité, de séquence, d’intervalle, de complexité et en interrogeant la notion d’autorialité. Loin d’être un phénomène exclusif à l’ère numérique, sérialiser remonte aux débuts de la modernité et elle relève même des « premières ressources de l'enchantement populaire, telles que les foires de rue, les carnavals, les cirques, les panoramas, les fantasmagories, les spectacles de lanterne magique, les numéros de prestidigitation et autres divertissements similaires. » (Saler 2012, 45). Ainsi, en prônant une approche pragmatique, centrée sur les usages des plateformes contemporaines, nous étudierons la multiplication, la transformation et l’évolution de complexes mondes fictionnels transmédiatiques lorsqu’un récit apparaît dans un nouveau contexte historique et social, comme dans l’adaptation, le remake, les sequels, les reboots, ou lorsque les pratiques de lecture et de réécriture des fans contribuent à l’émergence de phénomènes transmédiatiques, dans le cadre de la convergence et de la culture participative. La série sera étudiée comme une forme qui traverse la littérature, le cinéma, la télévision et les médias, mais aussi, dans sa complexité transmédiatique élargie, comme monde ou univers incluant les appropriations et formes de réécriture par les publics et les fans.