Énoncé pour la première fois en 2010 dans le rapport New Frontiers in Science Diplomacy de la Société royale de Londres et de l’American Association for Advancement of Science (AAAS), le concept de diplomatie scientifique s’est alors révélé comme un tout nouveau champ d’actions et d’influence dans les relations bilatérales et multilatérales. Or, l’histoire montre que sa pratique existe depuis plus longtemps que cela. Il suffit seulement de penser à la création en 1954 de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), à la mise sur pied du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 1988 ou bien encore au lancement de la Station spatiale internationale en 1998.

L’émergence de cette nouvelle pratique a entrainé une sérieuse prise de conscience sur le rôle clé que peut jouer la diplomatie scientifique notamment lors de crises mondiales que ce soit sur les pans climatique, économique, politique, militaire ou démographique. Pour preuve, plusieurs formations dans le domaine ont vu le jour au cours des dix dernières années afin de renforcer les capacités des membres du corps diplomatique, mais aussi d’éveiller la communauté scientifique et la relève à ce nouveau paradigme.

Même si ce concept vient en premier lieu du monde anglophone et qu’une majorité des savoirs créés sont en anglais, la Francophonie peut indubitablement contribuer au développement des connaissances dans ce domaine tout en construisant sa propre expertise en français.

À travers une série de conférences, d’ateliers et de débats, qui rythmeront les échanges de la semaine, différentes questions seront abordées : Quelles sont les définitions, les déclinaisons conceptuelles et les approches de la diplomatie scientifique? En quoi cette pratique peut-elle influencer les relations internationales? Quelles sont les compétences des acteurs de la diplomatie scientifique? Peut-on parler d’une approche francophone de la diplomatie scientifique?